Notre Dame de la Garde

La Bonne Mère de Marseille

Les origines de Marseille (Massalia) remontent au VI ème siècle avant Jésus Christ. Des Grecs, originaires de Phocée, emmènent avec eux une statue de la déesse Artémis. Aristarqué les accompagne et devient la prêtresse du temple qui fût élevé au niveau de la butte des Carmes. C’est donc, dés la création de la ville que les Massaliotes vénérent une femme.

Sous l’empire romain, les Marseillais continuent leur dévotion envers une femme. C’est la déesse égyptienne Isis, protectrice de la mer, la femme idéale, que le peuple, et surtout les marins adorent pendant un à deux siècles. Mais on vénère aussi la déesse Diane pour laquelle Marseille élève un temple. 

Nous sommes maintenant au milieu du 1er siècle après Jésus Christ. Une colonie juive est présente à Massilia. Lazare est-il venu à Marseille rejoindre la colonie ? Paul, fuyant Rome où il a été emprisonné, vers les années 60, passe sans doute par Marseille avant d'aller en Espagne. Il y rencontre alors les Juifs, mais aussi les "gentils" et prèche la bonne parole. C'est du moins ce que l'on pense. Ce serait donc à cette époque que le christianisme est apparu à Marseille. 

Dés lors la dévotion à Marie va peu à peu remplacer celles d’Isis et de Diane.  



Maquette de la ville de Massalia à l'époque hellénique. La corne du Lacydon (vieux port) est bien visible. Derrière la porte d'entrée, on distingue la rue principale (aujourd'hui Grand Rue et rue Caisserie. Les temples d'Apolon et d'Artémis sont visibles sur la petite colline (butte des moulins).


L’histoire du culte de Marie sur la colline de la Garde est indissociable de celle de St Victor. En 304, sous le règne de l’empereur Maximien, Victor, soldat, ou peut être un des premiers évèques de Marseille, passe en tribunal sur le forum (place de Lenche) et refuse les dieux païens. Il est amputé, passé à la meule, décapité puis jeté dans les eaux du Lacydon. Les chrétiens récupèrent sa dépouille, et la place dans une crypte taillée dans la roche qui abritait déja deux martyrs depuis une cinquantaine d'années. Autour de la sépulture une église voit le jour. Au Vème siècle, Jean Cassien y élève un monastère. 

L’abbaye de St Victor est née, et dés le début on y vénére Marie dans les catacombes, tout comme aux Alyscamps d’Arles, ou à Aix à Notre Dame de la Seds ou aussi à la crypte de St Maximin où l’on peut admirer Marie enfant servante au temple de Jérusalem – Maria Virgo Menester de templo Gerosale -. Dés lors, l’abbaye de St Victor va rayonner sur toute la Gaule. Par une bulle du pape Célestin III s’adressant aux confrères de Sainte Marie de la confession – Confratibus Sancte Maria de Confessione Massiliensis Monasterii - nous savons que le titre de « confession » qui veut dire reine des martyrs, est donné à l’église. Il y avait une confrérie et les dons ont très vite afflué. Durant cette période du moyen âge, d’autres cultes à la Sainte Vierge existent à Marseille : Notre Dame des Accoules, et l’ancienne église de la Major sont les principaux lieux de culte.



Début d'après midi en hiver : La vierge dorée apparait derrière un bosquet de pins (chemin du bois sacré).

Selon Mgr Chaillan, « dans la banlieue de Marseille, tout auprès ou au loin, rien que sur les terres de l’abbaye et parmi ses possessions, nous avons compté une liste étonnante de plus de 130 églises dédiées à la Sainte Vierge, à Notre-Dame, Marie, mère de Jésus, était qualifiée de dame par excellence, reine du ciel et de la terre ». .

Le territoire de l’abbaye de Saint Victor s’étend alors des rives sud du vieux port au Plan Fourmiguier (actuelle Canebière), jusqu’à l’Huveaune et au bord de mer, mais aussi Saint Giniez et le Rouet, c'est-à-dire presque toute la partie sud de la ville actuelle,